Le Blog de Denis Sigur

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samedi 23 janvier 2010

Crises de foi



"Crises de foi" est né plus ou moins un an après le "Petit traité de savoir vivre...". Comme toujours, on cherche à reproduire l'intensité de la première fois, comme si l'on ignorait que ce ne sera jamais plus comme la première fois. Mais on veut y croire...



La logique de ce second recueil s'imposa avec moins d'évidence. Je cherchais dans mes textes une thématique commune qui puisse justifier de sa parution. Je n'avais pas envie de publier un recueil fait de bric et de broc dont le titre n'aurait été que le titre éponyme d'une des nouvelles. L'expérience de la première fois m'avait justement confirmé dans mon idée que la précipitation ne mènerait à rien de bon. J'ai donc relu l'ensemble des textes qui restaient dans mes tiroirs et j'ai finalement découvert cet élément fédérateur: la foi. La foi en Dieu, bien sûr, mais pas seulement. Il m'apparut rapidement que chaque personnage de ces nouvelles avait à un moment ou à un autre un problème de croyance, un choix à faire nécessitant d'accorder sa confiance à soi même ou à quelqu'un d'autre, à Dieu ou au destin...



"Crises de foi" avait l'avantage d'être un titre relativement court, moins indigeste (!) que le précédent. Qui plus est son double sens phonétique me convenait. Aujourd'hui, je suis un peu moins convaincu de sa pertinence. Après quelques mois, "Crises de foi" connaît un succès moindre que le "Petit traité..." et je crois en connaître la raison; visiblement beaucoup de lecteurs éventuels se laissent rebouter par ce titre qui leur fait croire (justement) qu'il s'agit ni plus ni moins d'un livre traitant de religion (s). Et ce thème là ne semble pas être en odeur de sainteté auprès des lecteurs. La photo qui illustre "Crises de foi", finalement ne fait que conforter cette confusion. Mais comme le souligne la dernière phrase de la nouvelle qui ouvre le recueil, "Une certaine idée du bonheur": Trop tard, le mal était fait...



Pour parler de la photo, j'en suis aussi l'auteur et mon modèle n'est autre que l'un de mes fils, Antoine. J'aime faire de la photo; dans un amateurisme total, il faut le reconnaître et je suis loin d'en maîtriser toutes les techniques. Mais bon, je me contente de ce que je sais faire et je trouve que ce n'est déjà pas si mal. En l'occurrence, je voulais faire une série de photos évoquant l'ambiance des grands maîtres de la peinture du XVIIIième siècle: Fragonard, Boucher, Greuze, Jean Siméon Chardin...


Je demandai donc à Antoine de bien vouloir revêtir les habits 18ième que je porte lorsque je vais poser mon étal d'écrivain public sur les marchés et diverses autres animations; ce qu'il fit de bonne grâce. Je lui demandais précisément à lui, car avec ses cheveux longs, il m'avait toujours fait penser au tableau de Jean Siméon Chardin, "Le château de cartes".
Enfermés dans ma chambre, volets fermés, en essayant plusieurs éclairages indirects de fortunes (lampes de chevet, petits spots, veilleuse de bébé...) nous nous sommes évertués à trouver les pauses adéquates: Antoine en train de peindre face à un chevalet, Antoine en train de lire, Antoine en train de réfléchir...
Au bout d'une heure, Antoine commença à en avoir assez. Il perdit son sérieux et me demanda sur tout les tons d'interrompre la séance photo. C'est au cours d'une de ses pitreries, lorsqu'il me "pria" d'arrêter les photos que j'ai pris le cliché qui allait par la suite illustrer "Crises de foi". Ce qui est marrant, c'est que sur le coup, je pensais, comme pour le "Petit traité..." que ce cliché était raté, tout en le conservant. par la suite, il sut s'imposer lui aussi, comme une évidence.
Pour en revenir à "Crises de foi", il me semble que ce recueil est plus abouti dans la forme que le précédent: beaucoup moins de coquilles, exergues qui ne figuraient pas dans le "Petit traité...", remerciements en fin d'ouvrage... Pourtant cela ne suffit pas. Il lui manque ce petit quelque chose indéfinissable qui fait que le "Petit traité..." malgré toutes ses imperfections provoque davantage l'intérêt à priori des lecteurs. Une préférence qui s'est souvent confirmée après lecture: "J'ai bien aimé, me suis-je souvent entendu dire; mais je ne sais pas... J'ai préféré le premier...."
A bien y réfléchir, je crois que la faiblesse de "Crises de foi" vient du fait que les textes rassemblés pour le composer ont été écrits à des périodes parfois très éloignées les unes des autres. "La tournée du Père Noël" a été écrit dans les années 90 par exemple. Près de 15 ans le séparent de "Nagasaki mon amour". Ce n'était pas le cas pour le "Petit traité..." dont l'ensemble des textes s'échelonnaient sur cinq ans maximum. cela lui donnait-il une cohérence de style qui ne se retrouve pas dans "Crises de foi ?".
Seul le lecteur est juge....

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