Le Blog de Denis Sigur

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vendredi 22 janvier 2010

Petit traité de savoir vivre à l'usage de ceux qui vont mourir

J'ai déjà dit et expliqué beaucoup de choses au sujet de ce livre. pourtant, en ouvrant ce Blog c'est bien à lui que je voudrais consacrer quelques lignes en premier. D'abord pour évoquer le bonheur que fut sa parution. Quand on écrit, que l'on écrit depuis longtemps en rêvant d'être publié, l'apparition de son livre, son existence dans les rayonnage des libraires, l'annonce de sa naissance dans les journaux, c'est quelque chose, un sentiment aussi fort, aussi puissant que celui d'être père pour la première fois. Et je sais de quoi je parle, moi qui suis quatre fois père...
J'aime ce recueil, de façon narcissique sans doute, parce que tout en lui vient de moi. Les textes, bien sûr aux milieu desquels la présence de "L'azur de mes ténèbres" s'est imposée comme une évidence, un peu malgré moi. J'avais réfléchi à l'agencement des nouvelles dans le recueil, plaçant en ouverture celle dédiée à la mémoire, "In memoriam" et en épilogue "Moi, 009" comme un souffle d'espoir, un clin d'oeil à la vie. Mais c'est à mon insu, inconsciemment que la seule nouvelle autobiographique, "L'azur de mes ténèbres", celle pour laquelle il me fallut 25 longues années de gestation avant de pouvoir l'écrire, est venu se placer exactement au centre du recueil...
J'aime le titre de ce recueil. Pourquoi m'en cacher? J'en suis très fier. Il s'est imposé à moi, sans que je sache au début ce que cela signifiait. Ce "Petit traité de savoir vivre à l'usage de ceux qui vont mourir" voletait dans mes pensées avant même que j'aie décidé de compiler ces histoires de mort pour les envoyer à un éditeur. C'était comme un appel. Comme la touche de couleur supplémentaire que le peintre sent devoir apporter sur sa toile, pour lui donner une autre dimension; un trait, une virgule de lumière....
Enfin la photo... Que de réactions opposées, divergentes, contradictoires à son sujet! Les uns la trouvant inquiétante, terrifiante, macabre (On m'a même trouvé un air de serial killer !)... Les autres employant les mots "géniale" "percutante" disant qu'il s'en dégageait une force, une puissance surnaturelle... J'ai entendu tout type de commentaires à son sujet, vraiment.
La vérité, c'est qu'au départ, il s'agit d'une photo ratée issue d'une longue série de clichés, d'autoportraits pris en souvenir d'une journée elle aussi ratée, "moisie" comme dirait mon Antoine de fils.... Ce jour-là, j'étais seul à la maison et je tournais en rond incapable de faire ou d'écrire quoi que ce soit. Et comme toujours dans ces cas là j'en vins à m'exaspérer moi -même. Je me traitais de nul, d'incapable, de bon à rien, de minable. Je faisais de l'autoflagellation. Déprimé, mal rasé, un oeil cerné de noir annonçant une migraine prochaine, j'ai croisé mon image dans le miroir. Je me suis dit: "Non mais tu t'es vu? T'as vu ta tronche ? Franchement tu mériterais qu'on immortalise ce moment pour te faire honte." Et c'est ce que j'ai fait. J'ai installé mon appareil photo sur son pied, réglé la luminosité, les contrastes pour bien traduire mon état d'esprit. Et une fois que tout fut pris j'entamais une longue série de portrait en regardant l'objectif droit dans les yeux si je puis dire. Le seul problème, c'était le retardateur. Je n'avais que quelques petites secondes pour aller m'installer et prendre la pause à partir du moment où je le déclenchais. Et un bon nombre de photos sortirent floues, mal cadrées, parmi lesquelles celle-ci. J'ignore pourquoi je l'ai gardée. Au départ, elle ne semblait pas en valoir la peine. Mais je l'ai gardée et même retravaillée, m'en servant de brouillon pour les réglages que je voulais faire sur les autres clichés, de facture plus classique. Je l'ai gardée donc, et le jour où le projet du "Petit traité..." a vu le jour, elle s'est immédiatement imposée comme l'illustration de couverture. A mon sens, il ne pouvait y en avoir d'autre et c'est elle qui devait donner la touche finale à l'ouvrage...
Oui, j'aime ce livre, cet objet livre, comme un premier enfant; malgré ses défauts, ses imperfections, comme les trop nombreuses coquilles et autres fautes de frappe laissées par l'éditeur.
Je ne dirai rien de son contenu. Parce que ce n'est pas à moi de le faire. Mon rôle consiste à écrire les histoires. Le vôtre, lecteurs, si vous le voulez bien sera de les commenter, d'apporter vos remarques critiques sur un ou sur l'ensemble des textes qui composent ce "Petit traité..."

6 commentaires:

  1. Je te trouvais bien silencieux ! J'aurais dû entendre le cliquetis du clavier... A L

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  2. Bienvenue dans le monde virtuel et réél à la fois de ce blog. Je lui souhaite longue vie...
    A+.

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  3. Premier livre que j'ai lu depuis de longue année ...Denis m'aurait il redonné le goût de la lecture ? Je préfèrerai l'écouter (j'ai du mal à trouver du temps pour la lecture) reste à trouver quelqu'un qui me le relise...Je vais surement le relire ...et en profiter pour l'enregistrer comme cela je pourrais profiter de le réécouter encore ...J'en garde un bon souvenir surtout le format petites histoires qui se suivent les unes derrières les autres Elles permettaient de pouvoir finir rapidement un chapitre pour en comprendre l'histoire.Et finalement lors d'un déplacement entre deux aérogare je l'ai lu entièrement...Faut que je le relise...il le faut

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  4. Conseil d'amis : prnez garde à l'autocongratuleur qui cause ci-dessus, et n'allez pas le contredire. De la même façon, faites bien gaffe aussi à l'autocongratulé qui allerge dur si on implique des réserves z'à son égard. Y a du Docteur Jekyl, certes, mais du Mister Hide daussi chez notre congratulasoimême. Ça peut tuer, j'en sais quelque chose. Ce n'est pas qu'un simple concessionnaire d'autos à la plume alerte, la gachette aussi... Fêtes à tension ....

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  5. En fait, c'est très réjouissant de voir que le plaisir n'est pas que du côté du lecteur mais que l'auteur, Denis Sigur, écrit dans la félicité que procure l'invention. Chapeau, l'artiste. Et merci, voilà ce que je voulais suggérer, on l'aura compris.

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  6. Chercheur de mots, Denis Sigur joue dans cette catégorie. Quête du Graal et chercheur d’or et astrologues jadis, chercheur du CNRS, astronomes, biologistes ou écologistes aujourd’hui, et depuis toujours, les chercheurs de l’or des mots ; les nouvelles de Denis en sont un exemple ravissant, rafraîchissant, grave, divertissant, assuré, rigoureux, réaliste et surréaliste, historique ou fantastique, émouvant ou ironique. Si on n’a pas de préférence, on est bien servi, si on a des favoris dans les tons littéraires, on trouvera forcément ce que l’on aime. Je crois.

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